Coming out
Quatre ans. Quelques centaines de lignes écrites, devrais-je dire des milliers si je compte les premières successions de mots, les premiers essais de sentiments couchés sur le papier.
L'écriture m'habite depuis toute petite. D'abord, parce qu'il était plus facile pour moi d'écrire que de parler. Ensuite, parce je trouvais que les mots, une fois écrits, avaient plus de portée, de puissance, de force. Peut-être m'étais-je déjà rendue compte que l'écoute est bien difficile et que finalement l'écrit permet aux gens de ne pas se contenter d'entendre.
Il y a eu ces années d'enfance, d'adolescence et ces pages noircies. Puis ce jour où je me suis dit que je pourrais en faire un métier. J'y suis arrivée et plutôt bien. Sauf que j'ai vite déchanté. Ce que je voulais moi, c'était raconter des histoires. Des jolies, des douces, des dures, des violentes. Mais raconter, et souvent aussi me raconter. Comme une thérapie. Comme une douleur ou un bonheur qu'on exprime enfin et qui nous fait nous sentir plus léger.
J'ai arrêté mon métier. Celui dont j'avais tant rêvé, comme un enfant déçu.
Celui que j'exerce depuis m'a permis de ne jamais cesser de griffoner, mais plus comme avant.
Le manque s'est un jour fait trop grand. Et c'est une amie qui m'a poussée au blog. Complètement néophyte j'étais.
Il est déjà difficile de s'ouvrir, alors à des potentiels lecteurs inconnus et pire, des connus : impossible ! Finalement, j'ai sauté le pas, en me disant que je garderais cela pour moi. Mon bout de lopin secret quoi. Juste le besoin d'assouvir cette furieuse envie d'écrire. Le reste m'importait peu. Mais je me mentais à moi-même. Lorsque l'on aime écrire, et que l'on est passé par le journalisme, c'est que le fait d'être lu, entendu, écouté, a son importance.
Au fur et à mesure des articles, quelques lectrices fidèles. Jamais je n'aurai pensé que la toile aurait pu m'offrir cela. Des Amies. Oh que oui, au risque de déranger. De ces gens qui vous accompagnent, qui sont là et vous soutiennent. De belles rencontres, elles font aujourd'hui partie de ma vie, à leurs manières.
Et puis, il y a eu l'année 2014 et son flot de changements. Par la force des choses, par la violence de la vie, j'ai eu la chance de me découvrir le plus justement du monde.
Cela peut paraître bizarre, mais je sais aujourd'hui qui je suis. J'ai atteins mon bonheur, mon équilibre.
Un titre racoleur, un texte quasi indigeste, tout ça pour en venir où ?
Le fait de me planquer derrière mon blog ne collait plus avec cette nouvelle que je me suis permise de devenir.
Et j'ai eu envie de le dire, de le crier, de l'assumer. Et j'ai commencé à le faire. Avec une quinzaine de nanas, la bande élargie, avec qui je venais de passer le week-end. Par un post sur ces fameux deux jours de douce fiesta. Je me suis donnée l'occasion de les laisser découvrir cet autre moi.
J'étais fière et soulagée. Puis nerveuse et paniquée, la nature profonde ne se change réellement jamais.
Et puis, il y a eu ces quelques lignes. Celles venues d'une Amie, LA keupine d'amour :
"Alors là je dois te dire plusieurs choses : quelle belle découverte que ton blog ! Du coup hier j'y ai flâné, à lire et découvrir ta prose, tantôt douce, drôle, cynique, émue...toujours juste...comme toi.