J'étais mon propre geôlier
Depuis tant d’années je me pose, appuie sur pause, me remet en question, tourne en rond. Mon cerveau tourne, pédale, bouillonne. Mes doutes, mes peurs, mes bonheurs, mes interrogations s’entrechoquent.
Je me dis que je cherche la petite bête et me promets de continuer d’avancer et de faire des efforts. Et invariablement, je retombe dans ce travers du « pourquoi ??? ». Mais si j’y retombe si souvent, c’est peut-être pour quelque chose non ?
La vie in utero, l’enfance, les mots, autant de blocages dont seul notre inconscient a le secret.
Essayer d’avancer, seule, peut parfois être vain.
C’est alors que je l’ai rencontrée. Elle. L, mon acupresseur, ma débloqueuse de blocages.
J’ai compris, j’ai tout compris.
Le ventre de ma mère. Ma vie in utero. Ma naissance. Remonter toutes ces années d’enfance insouciante, des années légères, pleines de souvenirs, d’odeurs, de repères.
Voir ces mêmes souvenirs, ces mêmes paroles, toutes ces discussions d’un autre œil.
Poser des mots sur des maux.
Comprendre que ce que je suis aujourd’hui et ce contre quoi je me bats vient de là. Ne pas m’en vouloir. Ne pas leur en vouloir. Il s’agit de notre inconscient. Leur inconscient à eux de m’avoir dit certaines choses, d’avoir ancré en moi des non-vérités, sans le vouloir. Mon inconscient à moi, qui a fait perdurer tout cela, malgré moi.
Être juste heureuse de cette prise de conscience.
Continuer à avancer, avec ces nouvelles cartes en main. Tirer un trait sur certaines choses du passé, et m’autoriser, enfin, à être moi, pas qu’en apparence, pas qu’en public, pas que…non, être moi au plus profond de mes tripes.
Et me promettre, de toujours essayer, de peser mes mots avec ma mini. Parce qu’on le sait : avant un certain âge, un enfant prend tout pour argent comptant.
C’est fini. J’ai compris.
Aujourd’hui, je ne suis plus la même qu’hier. En revanche, aujourd’hui, je me suis tellement rapprochée de moi. Je me suis tellement comprise et je me suis permise mes doutes, mes peurs, ma colère, mon être…
Aujourd’hui, je suis moi. Dans ma plus grande nudité, dans la plus nette transparence, dans mon plus simple appareil.
Je ne pourrais plus me mentir. Je ne l’avais jamais vraiment souhaité, mais mon inconscient m’y poussait.
Aujourd’hui, l’adulte que je suis se sent réconfortée et adoucie. Et l’adulte que je suis aujourd’hui vient de pardonner à cette petite fille toutes ces années d’activité intense, de timidité, de brassage d’air et de discrétion à la fois. Toutes ces années passées à occuper mon esprit, et à ne pas être trop moi, trop là, aux yeux des autres et des miens.
Aujourd’hui je suis enfin moi.
Je t’ai trouvée, je ne te lâche plus.
Toutes ces vannes ouvertes enfin. Toutes ces retenues lâchées. Tous ces questionnements résolus.
Il aura suffit d’une rencontre.
D’une personne.
D’une méthode.
Des années de vie, à essayer de comprendre. Quelques séances pour enfin ouvrir les yeux.
Comme l’impression d’avoir, en accéléré, tout décousu, pour tout reconstruire. Merci la vie.